Circuit du médicament en EHPAD

Écraser les médicaments en pilulier : risques et alternatives

Certains patients présentent des troubles de la déglutition et ne peuvent pas avaler leurs médicaments. Pour faciliter l’administration, votre premier réflexe sera peut-être d’écraser le comprimé ou d’ouvrir la gélule. Pourtant, cette pratique est parfois fortement déconseillée et même dangereuse. Nous vous expliquons comment gérer les médicaments à écraser, surtout quand vous devez les mettre en pilulier.

Écraser un comprimé dans un pilulier : mode d’emploi

Si un médicament doit être écrasé avant d’être mis dans un pilulier, il faut le mettre dans un sachet individuel à l’intérieur du compartiment du pilulier. Avant d’écraser un comprimé, il est primordial d’éviter tout risque de contamination et les conditions d’hygiène doivent être scrupuleusement respectées :

  • travailler sur une surface propre et désinfectée ;
  • utiliser un broyeur type moulin ou un écrase-comprimé adapté ;
  • utiliser des sachets à usage unique compatibles avec votre broyeur.

Attention : n’écrasez jamais un médicament dans un récipient qui risque ensuite d’être utilisé pour broyer un autre médicament !

Attention aux comprimés non écrasables !

De la même façon que certains médicaments ne peuvent pas être mis en pilulier, d’autres ne doivent surtout pas être écrasés.


Moins d’efficacité

Certains comprimés sont enrobés d’une couche protectrice ou composés d’un agglomérat de particules enrobées. Casser cet enrobage en écrasant le comprimé, c’est casser la protection du principe actif qui devient alors vulnérable au contact de l’air, de l’humidité ou de la lumière. La conséquence ? Le médicament peut se dégrader et perdre en efficacité.

Avec certains médicaments comme la carbamazépine, qui est un antiépileptique, le risque est réel : l’écrasement du comprimé peut entraîner des crises d’épilepsie par sous dosage en principe actif.


Risque de surdosage

À l’inverse, d’autres comprimés dits à « libération prolongée » ne peuvent être écrasés au risque d’un surdosage. Leur couche protectrice permet une libération progressive du principe actif. L’enlever revient à libérer tout le principe actif d’un seul coup, entraînant un surdosage dans l’organisme.

Pour les mêmes raisons, certains comprimés ne peuvent pas être coupés et certaines gélules ne peuvent pas être ouvertes.

Quelles sont les alternatives ?

Si la prise d’un médicament en format comprimé n’est pas envisageable pour la patient, il conviendra de trouver une autre forme galénique avec le même principe actif, mieux adaptée à la difficulté du patient : des sachets, des gouttes, des sirops…

Quelques exemples…

  • La Depakine 500 : elle ne peut pas être écrasée mais existe sous forme de gouttes ou de sirop. Il existe aussi le générique Valproate LP500 sous forme de comprimés sécables. Cette dernière alternative devra être soumise à un avis médical, car la libération du principe actif est prolongée avec le Valproate LP500.
  • Le Clamoxyl : les gélules ne doivent pas être ouvertes. En cas de difficulté de déglutition, vous opterez pour le format sachet en suspension buvable.
Un référentiel pour clarifier et solutionner chaque cas particulier
La Société française de pharmacie clinique met à disposition en ligne un outil de référence. Vous y trouverez toutes les informations concernant la possibilité ou non d’écraser, d’ouvrir ou de casser les médicaments, et les alternatives possibles !

Lors de la préparation de pilulier, la décision d’écraser ou non un médicament n’est pas anodine et peut avoir des conséquences plus ou moins dangereuses pour le patient. Soyez toujours attentifs avant de modifier la forme d’un médicament.

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